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Du 8 septembre au 8 octobre

Vernissage le 8 septembre à 17 h

Tableaux portatifs

Touche à tout infatigable ayant plusieurs cordes à mon arc, j’aborde mes différentes pratiques avec la même rigueur et le même plaisir. Plasticienne avant tout, membre fondatrice de la galerie Clark, je suis bachelière en arts visuels et j’ai étudié en Belgique à l’école supérieure de peinture Van der Kelen, une institution reconnue pour ses méthodes anciennes de peinture. Passionnée d’architecture, de design et aussi d’arts plastiques, c’est de cette somme d’intérêts qu’est façonné mon travail. Depuis quelques années je me suis remise à une pratique personnelle de la peinture et je vous propose ici mes « tableaux portatifs ».

Renonçant au confort et aux habitudes du connu, chaque tableau est une aventure. Je ne cherche pas à atteindre quelque chose que je connais déjà. Traverser les chemins de l’inconnu, c’est ce qui m’intéresse. Aucune image n’est préconçue, seul le moment présent compte. Cette série de tableaux peints sur papier de roche lisse comme une patinoire, ont été le départ de retrouvailles avec l’acrylique. Dans un premier temps, à l’horizontale, la peinture est posée très librement sur plusieurs supports en alternance, liquide comme de l’aquarelle permettant une totale spontanéité du geste. Seul le plaisir de faire guide cette première étape d’où découlent les risques et les récompenses d’une telle aventure.
Dans un deuxième temps à la verticale, d’un seul jet et sur un seul tableau à la fois, l’huile vient construire l’espace, composer avec la grille abstraite laissée derrière par l’acrylique. Énergiquement sans interruption, ajoutant et retirant la peinture avec raclette, couteau et toute sorte d’outils, le tableau prendra alors son aspect définitif. Très lumineux, colorés et séduisants, ces univers évoquent toutefois un monde plus troublant, débordant de vitalité et de bouillonnement comme une urgence qui n’est pas sans rappeler parfois les paysages fantastiques de Bosch. Une sensualité dans la fluidité des coups de pinceaux, des arrondis bien modelés qui évoquent parfois d’étranges toutous attendrissants, et paradoxalement des scènes violentes où les éléments se déchainent sans ménagement. L’absence du blanc est substituée par des glacis de couleurs pures jamais rompus d’où naissent la lumière, l’espace et le rêve qu’elles portent.

– Linda Larose

Initié en automne 2014, Les inéluctables a été amorcé dans une volonté d’accorder plus d’espace aux artistes, et offrir les murs de la pièce de travail des bureaux d’Occurrence à des œuvres inédites et des coups de cœur sélectionnés ponctuellement. À votre prochaine visite, venez dans notre bureau qui, au gré des inéluctables, se transforme à quelques reprises au cours de la saison artistique.