Le silence des murs. Unquiet Space

Virginie Laganière

Du 11 avril au 8 juin 2024
Vernissage : 11 avril, 17h00 – 20h00

*An English translation will follow

Réalisé à partir documents d’archives déclassifiées, de recherches scientifiques, d’observations sur le terrain, d’entrevues avec des chercheurs et d’une documentation photo, vidéo et sonore, Le silence des murs. Unquiet Space s’inscrit dans une lignée d’enquêtes artistiques individuelles autour des legs de l’architecture moderniste dans nos sociétés contemporaines.

Ce travail artistique explore un bâtiment insolite situé en Suisse : une ancienne centrale nucléaire convertie en entrepôt accueillant les trésors culturels des plus grandes institutions muséales du canton de Vaud. Dissimulée sous une colline verdoyante, la caverne du réacteur a été définitivement scellée avec du béton à la suite d’un important accident radioactif en 1969. Après avoir été dénucléarisée, les installations modernistes de cette ancienne centrale transformée en dépôt de biens culturels nous convoquent aujourd’hui à un agencement hétérogène d’époques et de temporalités. Y sont abrités des archives, pièces de taxidermie, œuvres d’art, vestiges archéologiques, ethnologiques et géologiques vaudois, bien que certaines pièces proviennent d’origines extérieures à la Suisse.

De cette enquête artistique, des questions relatives au nucléaire rencontrent celles reliées à l’architecture et au patrimoine. En marge de l’histoire officielle liée à la centrale nucléaire de Lucens, nous découvrons des récits qui témoignent de dynamiques invisibles. Ils soulèvent notamment l’idée d’une stratégie nationale d’enfouissement (de déchets radioactifs et, au sens figuré, de secrets nationaux), la fragilité de la lignée humaine, des échelles de temps non humain et l’accumulation d’artéfacts, dont certains sont soupçonnés d’avoir été acquis illégitimement dans le cadre de rapports de domination.

Il en découle une installation multipartite qui inclut des imprimés photographiques, des modules sculpturaux et lumineux intégrés dans une scénographie dont le point focal est une œuvre vidéographique au confluent de l’expérimentation artistique et du format documentaire.

virginielaganiere.com

Avec la participation de Mathieu Hursin, maître d’enseignement et de recherche en physique nucléaire (École polytechnique fédérale de Lausanne – EPFL), Matthieu Jaccard, architecte et historien de l’art, ainsi que de Lionel Pernet, docteur en archéologie et directeur du Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne.

L’artiste tient à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son généreux soutien, ainsi que les personnes suivantes pour leur aide significative au projet : Lionel Pernet, Matthieu Jaccard, Mathieu Hursin, Jean-Maxime Dufresne, Olivier Glaizot, David Cuendet, Karen Vallée, Christophe Guignard, Acacio Calisto, Jean-Marc Falciola, Nicolas Dubé, Ron Ross, Lili Michaud et l’équipe du centre Occurrence à Montréal.

Le silence des murs. Unquiet Space

Virginie Laganière

April 11 to June 8, 2024
Vernissage: April 11, 5:00 pm – 8:00 pm

Based on declassified archival documents, scientific research, field observations, interviews with researchers and photo, video and sound documentation, Le silence des murs. Unquiet Space is part of a line of individual artistic investigations into the legacy of modernist architecture in contemporary society.

This artistic work explores an unusual building in Switzerland: a former nuclear power plant converted into a warehouse housing the cultural treasures of the canton’s leading museums. Concealed beneath a green hillside, the reactor cavern was permanently sealed with concrete following a major radioactive accident in 1969. Now that it has been de-nuclearized, the modernist installations of this former power station, transformed into a repository for cultural assets, invite us to experience a heterogeneous combination of eras and temporalities. These include archives, taxidermy, works of art, archaeological, ethnological and geological relics from the canton of Vaud, although some of the pieces come from outside Switzerland.

In this artistic investigation, questions relating to the nuclear industry meet those relating to architecture and heritage. Alongside the official history of the Lucens nuclear power plant, we discover stories that bear witness to invisible dynamics. These include the idea of a national burial strategy (for radioactive waste and, figuratively speaking, national secrets), the fragility of the human lineage, non-human time scales and the accumulation of artifacts, some of which are suspected of having been illegitimately acquired as part of relationships of domination.

The result is a multi-part installation that includes photographic prints, sculptural and luminous modules integrated into a scenography whose focal point is a video work at the confluence of artistic experimentation and documentary format.

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With the participation of Mathieu Hursin, lecturer and researcher in nuclear physics (École polytechnique fédérale de Lausanne – EPFL), Matthieu Jaccard, architect and art historian, and Lionel Pernet, doctor in archaeology and director of the Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne.

The artist would like to thank the Conseil des arts et des lettres du Québec for its generous support, as well as the following people for their significant contribution to the project: Lionel Pernet, Matthieu Jaccard, Mathieu Hursin, Jean-Maxime Dufresne, Olivier Glaizot, David Cuendet, Karen Vallée, Christophe Guignard, Acacio Calisto, Jean-Marc Falciola, Nicolas Dubé, Ron Ross, Lili Michaud and the team at Occurrence in Montreal.